Revue de rencontres culinaires, le dernier numéro d'Ingrédient "La cuisine, c'est classe[s]" est maintenant disponible.
Éditée par l'association "le Bouillon de Noailles" elle a été coréalisée par Alice Durot - pour les illustrations - et Alain Barlatier pour la collecte des entretiens et la rédaction.
Elle est un voyage initiative à travers les quartiers populaires du centre-ville de Marseille que sont Noailles et Belsunce, d'école publique en école publique à la rencontre de celles et ceux qui font vivre le service public d'éducation envers et contre tout, à savoir les enseignant.es, les personnels municipaux, les salarié.es des associations qui interviennent dans ce domaine (dans le cas précis il s'agit du "Bouillon de Noailles" et de la "Régie de Quartiers Noailles Belsunce".
Ìl est question dans ce numéro de pédagogie, d’échanges, de coups de cœur, de
recettes préférées que Proust aurait sans doute adorées.
Elle est un hommage à une profession qui se dépense sans compter pour l'avenir de nos enfants.
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L'itinéraire vu par l'illustratrice ©Alice Durot |
Chemin faisant…
C’est
avec plaisir et une certaine [m]Alice que nous avons accepté l’idée
de prendre en charge ce numéro en considérant qu’il serait
intéressant d’interroger les professeur.es des écoles du
centre-ville de Marseille sur leur habitudes alimentaires entre midi
et deux, au moment de la pause « repas ». Cette pause
n’en est d’ailleurs pas vraiment une puisqu’elle est aussi un
temps professionnel de concertation, de débriefing, de préparations
dans une longue journée de travail, un temps informel de relations
sociales et d’amitiés. C’était aussi l’occasion d’interroger
le contenu des programmes scolaires sur le sujet de l’alimentation
et de faire le point sur les associations qui interviennent auprès
de ces enfants dans ce domaine.
Les
écoles maternelles et primaires n’étant pas dotées de cantine
pour les personnels, nous voulions traiter au départ du contenu de
la « gamelle » que chacun.e apporte avec les restes du
frigo, les restes du repas de la veille. Quelques courses faites en
vitesse à la supérette du coin pour acheter faute de mieux un
sandwich industriel ont pu aussi faire l’affaire. Nous le
découvrirons un peu plus tard.
Marseille
fait exception dans le paysage urbain, c’est une des rares
métropoles à comporter en son sein un centre-ville populaire, une
série de quartiers où l’habitat s’est au fil du temps dégradé,
faute d’entretien et de volonté des politiques publiques.
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Les auteurs lors de la sortie du numéro ©Bouillon de Noailles |
Nous
avons travaillé avec trois écoles primaires publiques.
L’école
Chabanon est située dans le 6ème arrondissement à
proximité du 1er, elle scolarise les enfants de Noailles
dans un secteur délimité par le cours Lieutaud, la Canebière, la
rue de Rome et le boulevard Salvator. Elle tient son nom de la rue où
elle se situe. Albert Chabanon (dit Valmy) était un chef de réseau
de la Résistance à Marseille, il fut assassiné par la Gestapo en
1944. Cette école est classée en Réseau d’Éducation Prioritaire
(REP).
Un
peu plus loin, dans la rue d’Aubagne, nous rencontrons une autre
Alice qui intervient avec Sara à l’Espace des Enfants
Autonomes, une des activités du Bouillon de Noailles. Elles
construisent avec quelques élèves de l’école voisine, un
ensemble d’activités pédagogiques fait de découvertes et
d’expériences autour de la cuisine.
Ahlem
qui intervient dans les écoles dans le cadre d’ateliers nutrition
se joindra à nous. Nous la rencontrerons à quelques pas de là, au
Petit Bouillon.
Puis
viendra la Canebière, le grand fleuve intranquille, qui sépare les
deux quartiers de l’hyper-centre Noailles et Belsunce. Elena la
directrice de la Régie de Quartiers Noailles-Belsunce dont
les bureaux sont situés à proximité de la place de la Providence
nous accueille. Elle nous parle de l’action entreprise depuis plus
d’un an consistant à distribuer des petits-déjeuners gratuits
avant la classe aux enfants des écoles voisines.
En
gravissant les premières pentes de la colline Saint-Charles nous
atteignons les deux dernières étapes de notre périple :
l’école des Convalescents - qui tire son nom d’un ancien
hôpital du 17ème siècle destiné aux pauvres de la
ville et située dans la rue éponyme - et l’école Maurice
Korsec - ouvrier tailleur, syndicaliste et résistant, fusillé
en 1943 par l’armée allemande. Elles sont toutes deux classées en
« Réseau d’éducation prioritaire renforcée » (REP+).
Ce
fut pour nous des moments heureux consacrés à l’échange avec ces
enseignant.es, ces personnels, ces militantes associatives. Certains
parents et élèves nous ont parlé de leurs habitudes alimentaires,
de leurs envies, de leurs rêves entre fast-foods synonymes de
mal-bouffe et « la cuisine de ma mère ou de ma
grand-mère» qui sent si bon la Madeleine quel qu’en soit le goût
ou la provenance.
Alain
Barlatier et Alice
Durot
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La fête à l'occasion de la sortie du n°22 © Clothilde Grandguillot |
La fête organisée par le Bouillon devant les locaux de "La tribu Meinado", place du lycée (Thiers) était une belle fête qui a mêlé témoignages, musique, danse et échanges autour d'un buffet.
Nous tenons ici à remercier la vingtaine de personnes qui a participé aux entretiens, les enseignant.es, les personnels municipaux, la Régie de quartier et évidemment le Bouillon de Noailles sans qui cette revue n'existerait pas.
Crédit photo : Clothilde Grandguillot, Alain Barlatier et le Bouillon de Noailles
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Ahlem au "Petit Bouillon" |
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La "pause-repas" dans la salle des maîtres à l'école Chabanon | |
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Buffet réalisé par les membres du Bouillon © Clothilde Grandguillot |
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Alice - Espace des Enfants Autonomes |
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Alice - école Chabanon |
Karim (Régie de quartiers) lors de la confection des petits déjeuners - école Korsec
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Le jardin des CM (1 et 2) à l'école Korsec |
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